AMICALE SPORTIVE MISTRAL DRAC JUDO
S'amuser - Se dépasser - Se retrouverKAMEL BENSAID
Kamel Bensaïd a un emploi du temps bien rempli. Agent au sein de la mission Sport et Quartiers de la Ville de Grenoble et directeur sportif de l’Amicale Sportive Mistral Drac, il trouve malgré tout le temps de continuer à pratiquer, à bon niveau, le judo en compétition.
Et surtout de répondre à nos questions ! De ses débuts en Algérie aux actions qu’il mène pour développer l’ASMD, Kamel nous a compté son itinéraire. Un parcours de sportif, d’homme, guidé par la passion.
« J’ai débuté le judo à une mauvaise période. A mes 9 ans, l’Algérie rentrait dans sa décennie noire. A cette époque là, un enfant de 10 ans qui rentre de l’école ne traîne pas, il n’a pas d’activité. », se souvient Bensaïd. « Mais mon père, lui même judoka, pensait que le sport ne pouvait faire que du bien et nous a mené mon frère et moi vers la pratique du judo. »
Une enfance algérienne
Le jeune garçon finit même par trouver un club à proximité, le RAMA d’Alger. « Plus qu’un club, c’est devenu une seconde famille. C’est finalement ce que j’ai fini par retrouver plus tard à Mistral. ». Il y tisse des liens avec les enseignants et se lie d’amitié avec ses camarades de tatami. « Honnêteté », « investissement », « passion » : autant de mots qui viennent aux lèvres de Kamel quand il se remémore cette époque.
L’aspect compétition aussi. « On s’entraînait beaucoup, parfois à temps perdu. Même quand on n’avait pas d’entraînement programmé, on était sur le tapis. Tellement envahis par cette discipline et cette amitié… »? Les résultats suivent. « Le RAMA était petit, mais un super club formateur. Nous sommes ainsi arrivés à être 7 juniors champions d’Algérie la même année. Nous avons gagné dans toutes les catégories mais aussi dans la compétition par équipes. Cela mon meilleur souvenir de cette époque là. »
Si le jeune homme continue la pratique à haut niveau – il se classe ainsi quelques années plus tard 3ème du championnat d’Algérie Senior et participe à des stages avec l’équipe nationale, ses études prennent petit à petit le dessus… Et le mènent vers Grenoble.
Le choix de Grenoble
« A la fin de mon cycle à l’Institut d’Alger je fais mon mémoire, je valide mes cinq ans d’études et je décide de continuer mes études à l’étranger. Mon frère était arrivé à Grenoble après des études d’ingénieur. Moi je postule à plusieurs endroits, je suis pris un peu de partout… et je choisis Grenoble, où je n’avais pas à me préoccuper du logement. »
Dans la capitale du Dauphiné, il décroche un masters Staps puis passe son Brevet d’État judo. Il signe un contrat de 3 ans avec Grenoble Judo, enseigne dans beaucoup de petites salles et finit par tomber sur Mistral en 2008. « J’accroche tout de suite, j’essaye de mettre en place des choses, de reconstituer un bureau avec des parents motivés. En 2011 la ville me propose d’intégrer la mission sport et quartier, le service où je suis toujours actuellement. »
D’une vingtaine de gamins en 2008, l’ASMD compte aujourd’hui 130 licenciés et poursuit son développement, porté par l’investissement de Bensaïd, autour de 4 axes : le judo loisir/initiation, la compétition, les activités familles et les actions sociales, avec à chaque fois une forte volonté d’ouverture, au sens large.? Enseignant, porteur des projets, actif dans l’administratif et la structuration du club, le judoka a à cœur de poursuivre parallèlement.
« Je peux raconter plein de choses aux gamins mais c’est important de leur montrer les exemples, qu’ils puissent voir de leurs yeux. C’est comme ça qu’on motive, qu’on peut faire naître des vocations ».
Tout un club derrière lui
Bensaïd termine ainsi à une magnifique 5ème place lors des championnats de France D1 en 2013 (-100kg)… Une compétition à laquelle il avait convié les jeunes du club.
« C’est vraiment un magnifique souvenir. Personne ne me connaissait et j’étais le seul à avoir une banderole à mon nom (rires). Ils arrivent en plus pile au début du premier combat et je ne sais pas, je les entends, je n’entends pas tout ce qu’il y a autour, même mon coach. Je les entendais eux. »
Les autres, la transmission d’un savoir, la construction de jeunes sportifs et, au-delà, d’individus : c’est là que Kamel Bensaïd continue de puiser son énergie et de trouver son inspiration. Ses prochains grands défis ? « Je vais essayer de me préparer pour les championnats de France 2015 (1) et d’y faire une belle performance, et j’aimerais également devenir titulaire de la fonction publique pour pouvoir intégrer définitivement le service des Sports. »
Probablement sans se départir de sa plus fidèle accompagnatrice, dame passion.
(1) NDLR : les championnats de France 1ère division 2015 auront lieu les 8, 9 et 10 novembre prochains. Lieu encore à définir.